Prends une Kasra et fais bouger les choses !

Khede Kasra, Prends une Kasra et fais bouger les choses, liban
Khede Kasra, Prends une Kasra et fais bouger les choses, liban

Situation de la femme au Liban. Il y a quelques mois, la Fondation Hariri qui œuvre pour les droits des femmes au Liban a lancé une campagne de sensibilisation, Kasra (accent en arabe), pour encourager la société libanaise à parvenir à l’égalité des sexes et des chances. Depuis son lancement, la campagne, conçue par Leo Burnett Beirut, a remporté de nombreux prix internationaux.

L’objectif de la campagne est de mieux faire connaître les inégalités qui persistent entre les femmes et les hommes dans la société libanaise, mais aussi à mettre la lumière sur toutes les injustices subies par les femmes. En effet, au Liban, comme dans la plupart des pays au Moyen-Orient, les droits de la femme sont loin d’être à égalité avec les hommes. Une femme libanaise ne peut pas donner la nationalité à ses enfants nés d’un mari étranger, comme par exemple c’est le cas de beaucoup de mariages mixtes entre Libanais et Palestiniens. Autre exemple, la garde des enfants, inspirée de la loi islamique dans les pays arabes, en cas de divorce, les femmes libanaises perdent automatiquement la garde de leurs enfants quand ces derniers atteignent l’âge de neuf ans. Mais le but de la campagne ne s’arrête pas sur ces inégalités, elle dénonce également la violence domestique contre les femmes et appelle la société à faire plus de place aux femmes libanaises pour participer davantage dans la vie active.

Concept de la campagne Kasra, « Prends une Kasra et fais bouger les choses ! »

Le constat de départ pour le concept était que la parole ainsi que le discours officiel des médias étaient toujours destinés à un public masculin. A partir de là, l’agence Leo Burnett Beirut a choisi de s’attaquer à l’inégalité entre les sexes en utilisant la Kasra, un accent en arabe qui désigne le féminin.

Ainsi, les femmes libanaises étaient appelées, Khede Kasra, à mettre une Kasra rouge sur toutes les affiches dans les lieux publics. Une campagne parallèle a été lancée dans les journaux, les radios et sur les médias télévisés, même les séries les plus populaires s’y étaient mises. Le net n’était pas épargné non plus, la campagne a été aussi numérique: email, YouTube et Facebook ainsi que la toile des blogueurs. Ainsi, cette campagne a suscité des débats et de nombreuses tables rondes sur la réglementation dans le système judiciaire libanais. En attendant, ce débat a donné l’espoir d’aboutir à une réforme généralisée. Hariri Fondation. Leo Burnett.