A 200 kilomètres d’Amman en Jordanie, Pétra est située entre la mer Rouge et la mer Morte, entre Bosra (Syrie) dans le nord et Aqaba dans le sud. Le site, à moitié construit, à moitié sculpté dans le rocher, est suspendu sur un massif montagneux où se mêlent les influences de traditions jordaniennes anciennes et de l’architecture hellénistique
C’est un jour de l’année 1812 qu’un voyageur suisse nommé Jean-Louis Burckhardt fit la découverte des ruines de Pétra, à mi-chemin sur la route qui le menait de Damas au Caire. Se présentant comme un pèlerin qui souhaitait se rendre sur la tombe du prophète Aaron, non loin des vestiges de Pétra, il traverse alors la ville antique sans pouvoir prendre des notes ou dessiner, en raison de la méfiance des habitants. Mais c’est suite à cette visite que son livre fut publié. Les Occidentaux commençaient alors à s’intéresser aux ruines… Ensuite, plusieurs tentatives d’explorations de Pétra sont effectuées. Et c’est à partir de 1828 que commencent les premières missions archéologiques.
Alors c’est quoi l’histoire de Pétra ?
Les premières traces d’installations sur le site de Pétra remontent à la fin du huitième siècle av. J.-C, à l’époque, c’est le peuple édomite qui domine la région. Selon la bible, le peuple édomite se serait opposé au passage de Moïse lors de l’Exode, passage dans lequel on retrouve la région de Pétra, nommée alors Wadi Moussa (la vallée de Moïse).
Mais c’est l’arrivée des Nabatéens qui va activer le site. Les Nabatéens sont des peuplades nomades venus de l’Arabie au sixième siècle av J-C. Ce sont aussi les Nabatéens qui vont assurer le développement du site tel qu’on le connait actuellement. Ils vont maitriser les routes commerciales en développant le commerce de la myrrhe, de l’encens et des épices. Bientôt, le développement des Nabatéens va attiser la convoitise d’autres peuples comme les grecques. Mais ils sauront résister, aidés par une position géographique favorable, le site étant presque invisible, incrusté dans une série de massifs montagneux.
Pétra devient la capitale des Nabatéens au 3ième siècle av J.C, avec plus de 20.000 habitants. En l’an 64 avant J.C, Pompée, gouverneur romain de la Syrie lance une offensive contre la ville, mais en vain. Grâce à son commerce florissant le royaume nabatéen atteint son apogée au début de notre ère et continue à construire et à tailler dans les massifs. Pendant ce temps, la puissance romaine se renforce. Ne pouvant pas vaincre militairement, les romains décident alors de frapper le royaume des Nabatéens par l’économie, notamment en déplaçant les routes caravanières. C’est en l’an 106 que Pétra devient une province romaine. Cela ne va pas l’affaiblir pour autant, bien au contraire. Un nouvel élan commercial va se mettre en marche, grâce à la nouvelle route commerciale, la Via Nova Traiana entre Bosra et Aqaba. La ville prend alors l’allure romaine, avec notamment la construction d’un théâtre, d’un forum et même des thermes.
Par la suite, l’époque chrétienne fait de Pétra un évêché, notamment avec la domination Byzantine. C’est l’arrivée de l’Islam qui bouleverse la donne. Avec la conquête arabe, les routes commerciales changent radicalement. Les tremblements de terre successifs ne vont pas arranger les choses. Abandonnée aux seules bédouins du désert, Petra sombre dans l’oubli, jusqu’à sa découverte en 1812 par le suisse Burckhardt. Aujourd’hui, Pétra fait partie du patrimoine mondial (UNESCO).