Médiateur des femmes en Égypte

femmes égyptiennes
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83 % des femmes égyptiennes seraient victimes de harcellement au travail, un chiffre qui justifie de loin la création, avec l’aide de l’Union Européenne, d’un médiateur spécialisé pour mieux protéger les femmes.

Malgré un certain nombre d’avancées, en Égypte, comme dans beaucoup de pays arabes, les problèmes liés au statut de la femme sont loin d’être résolus. Les exemples sont nombreux, comme les mariages forcé et arrangés, la discrimination au travail ou même le harcellement moral et physique qui fait rage. D’après le centre égyptien des droits de la femme, 83 % des femmes se déclarent victimes de harcèlement à un moment de leurs vies.

C’est pour cette raison que, en partenariat avec l’Union Européenne, le gouvernement a institué un statut de médiateur au sein d’un Conseil national des Femmes. Il est chargé de recevoir les plaintes des femmes sur les problèmes auxquels elles sont confrontées. Il s’agit d’un guide ou conseiller avec comme objectif de trouver des solutions spécifiques pour les femmes victimes de discrimination ou d’un mauvais traitement.

Ce médiateur a montré son efficacité, surtout en s’occupant des problèmes de milliers de femmes défavorisées. Selon le journal Almasry Alyoum, en trois mois seulement, le médiateur a reçu 2047 plaintes, dont 414 se rapportent à des questions d’ordre familial comme les procédures de divorce et les demandes de pensions alimentaires. En effet, beaucoup de femmes dans ce cas n’ont pas les moyens d’entamer une procédure, le médiateur est une importante aide pour elles. Il apporte une assistance judiciaire via un réseau d’avocats bénévoles.

D’un autre coté, le médiateur apporte un aspect législatif. Ses conseillers procèdent à des analyses régulières des demandes reçues et adressent ensuite des recommandations à la commission législative du Conseil, laquelle les renvoie au parlement, participant ainsi à la rédaction de projets de lois. Ainsi, et toujours dans le même cadre, le conseil des médiateurs pourrait aller plus loin, notamment en lançant des campagnes nationales pour une meilleure une prise de conscience des problèmes des femmes en Égypte.

Cela étant, ce conseil de médiateurs souffre encore d’un problème de crédibilité auprès des femmes. En effet, il s’agit d’un organisme gouvernemental. Or, l’image de certains organismes gouvernementaux est parfois liée à la manque de neutralité dans le pays. Ainsi l’autonomie du Conseil National des Femmes est parfois mise en doute car il est présidé par Suzanne Moubarak, la première dame. Et par conséquence, l’indépendance de cette autorité et sa détermination à critiquer les lois votée par le gouvernement sont compromises aux yeux de l’opinion publique.

CGN.