Adama, mon kibboutz, le film

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Cinéma. Israël. Comme son titre l’indique, le film israélien « Adama mon kibboutz » raconte la vie d’un kibboutz en Israël, et ce à travers les yeux d’un jeune garçon de douze ans appelé Dvir.

Contrairement à ce que certains pensent, ce film nous montre que la vie dans un kibboutz n’est pas seulement empreinte de solidarité et de romantisme. La réalité est hélas quelque peu différente. L’histoire se situe en 1974, dans le sud d’Israël. Cette année là, avec ses treize ans, le jeune enfant Dvir est en passe de devenir un homme. Pour cela, il va devoir protéger sa mère dépressive, Miri, une mère qu’il aime malgré ses faiblesses. L’équilibre familial au sein du kibboutz est néanmoins fragile, le voilà bouleversé par l’arrivée de Stephan, le fiancé suisse de Miri, qui découvre le kibboutz pour la première fois.

C’est donc à travers le regard de ce jeune garçon que l’on découvre la vie dans un kibboutz. Une vie communautaire où la solidarité est en théorie maître mot, mais le revers de médaille est tout autre. Tout commence lorsque la communauté rejette le compagnon non-juif de la mère de Dvir. Miri va vite plonger davantage dans sa détresse, une détresse qui frôlera bientôt la folie. Et voilà l’enfant qui assiste avec impuissance à l’acharnement d’une communauté qui n’aime pas la différence, découvre d’autres facettes contradictoires de cette communauté: les hommes qui condamnent la conduite de la mère mais qui ne refusent pas de coucher avec elle le temps d’une ivresse, le voisin dont la réputation est respectable mais qui se livre en secret à des activités zoophiles…

La déception de cette dure réalité est telle que malgré tous ses efforts pour aider sa mère, Dvir finira par comprendre que la seule solution qu’il lui reste c’est la fuite. Or, fuir, c’est ce que son père avait exactement tenté dans sa jeunesse, une tentation qui l’avait amené directement au suicide. C’est le dilemme et le combat de ce garçon qui va lutter à sa manière contre l’enfermement et pour sa liberté.

Même si le réalisateur nous montre un monde contradictoire et individualiste, il témoigne néanmoins de la volonté et du besoin d’un idéal. Finalement, malgré la dure vie, l’espoir reste possible et palpable. Il est justement symbolisé par la lucidité de cet enfant qui sait désormais qu’il ne pourra pas grandir dans un tel climat.

Adama, mon Kibboutz, un film israélein de Dror Shaul – Sortie en France le 16 décembre 2009