La Syrie s’ouvre aux investissements étrangers

hotel 4 season à damas
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Le gouvernement syrien vient d’opter pour une ouverture accrue des ses marchés aux investisseurs locaux et étrangers, avec des mesures nouvelles pour attirer les entreprises.

L’ouverture économique est en marche. C’est ce qu’espèrent les acteurs des marchés syriens. Les signes sont là, même les entreprises américaines, jadis chassées du pays, y sont désormais invitées. Plusieurs compagnies américaines ont d’or et déjà annoncé leur arrivée avec à la clef de nombreux projets industriels.

Une de ces entreprises américaines est d’ailleurs un fond d’investissement international dont le siège est basé en Amérique. Le « International Investment Group » a déjà ses représentations dans les pays du Golfe, et, avec l’ouverture de ses bureaux à Damas, le groupe veut jouer le rôle d’un incubateur stratégique pour accompagner les investissements locaux et étrangers dans ce pays.

Intérêt commun et réciproque

Si ce groupe investit en Syrie, c’est qu’il considère que le marché est sûr pour les entreprises américaines qui étaient considérées comme indésirables dans le passé. Les Américains espèrent pouvoir vendre leurs équipements avant les autres, dans un marché qui a de gros besoin en équipements. Les Syriens de leur côté pourront bénéficier de la technologie américaine. Un intérêt commun et réciproque, ce n’est en tout cas pas étranger à la nouvelle politique des Etats-Unis à l’égard du pays.

En effet, depuis 2003, l’Amérique avait imposé un embargo en direction de la Syrie : tout produit fabriqué en Amérique, sauf la nourriture et les médicaments, était interdit aux marchés syriens. L’embargo touchait même le secteur bancaire. Mais cette époque semble s’éloigner. Le gouvernement américain semble alléger les sanctions en permettant par exemple la vente sur le marché syrien des pièces de rechange pour l’aviation et d’autres produits technologiques.

Selon le FMI, en 2008, les investissements étrangers ont atteint 2,1 milliards de dollars, contre 400 millions de dollars en 2004, soit cinq fois plus. Même si la plupart de ces investisseurs viennent des pays arabes pour l’instant, ces chiffres constituent un indice de dynamisation et d’ouverture du pays aux investissements étrangers. Le chiffre est d’autant plus encourageant que le gouvernement syrien prévoit d’atteindre 132 milliards de dollars en 2015. 55 milliards de ces investissements seront consacrés à l’infrastructure du pays : routes, transport… D’où le réel besoin de s’ouvrir aux investisseurs locaux et étrangers.

Guichet unique et mesures fiscales

Pour accompagner ces investissements, le gouvernement syrien parie sur des mesures fiscales. Ainsi chaque entreprise établie dans trois villes dans le nord-est syrien (Raqqa, Deir-Ezzor et Hassakah) se verra exemptée d’impôt pendant dix ans. De plus, le ministère de l’économie vient d’adopter le « guichet unique » pour faciliter les démarches administratives concernant la création d’entreprises, de quoi épargner les circuits de routine classique aux hommes d’affaires.

Dans une récente étude, la Banque Mondiale indique une nette amélioration de l’environnement réglementaire en Syrie. Selon le rapport, la Syrie a réduit le nombre des procédures nécessaires à l’ouverture d’une nouvelle entreprise d’un tiers, tout en réduisant radicalement le temps nécessaire pour effectuer ces étapes de plus de six semaines à 17 jours seulement.