Faire revenir les abeilles sur les terres brûlées par la guerre, tel est le défi des producteurs de miel en Irak. Ces derniers se souviennent encore des jours heureux où le miel irakien coulait à flot…
Certains au Moyen-Orient vous vantaient jadis les éloges du miel irakien, le temps où le secteur prospérait avant la guerre. Aujourd’hui, les apiculteurs irakiens lutent, tant bien que mal, contre les ravages de la guerre, dans l’espoir de rétablir la gloire d’antan de leur industrie. Depuis la première guerre, les chiffres ne cessent d’alarmer, la production du miel irakien a baissé de plus 50%. Une détérioration due à l’impact négatif de la guerre sur l’environnement, certes, mais pas seulement. Il y a aussi le fait que les endroits où se trouvaient les ruches n’étaient plus épargnés par les bombes.
Mais la guerre n’est pas le seul coupable. Il y a aussi la sécheresse qui s’accroit jour après jour dans cette région. La manque d’eau a un effet direct sur la désertification et donc sur le niveau de la végétation indispensable pour la survie des abeilles. Aujourd’hui, les apiculteurs se contentent d’un seule récolte annuelle, au printemps.
Et à la sécheresse et la guerre, s’ajoute la manque de moyens financiers pour repeupler les ruches. Avant la guerre, les apiculteurs importaient leurs abeilles des pays voisins comme la Syrie, l’Iran ou l’Égypte. Aujourd’hui, ce renfort en abeilles a beaucoup diminué. La manque de moyens a aussi un impact direct sur le suivi sanitaire des ruches, avec une quai inexistence de laboratoires de recherches nécessaires.
En trente ans, l’Irak produit aujourd’hui la moitié de ce qu’il produisait dans les années 80. Devenu denrée rare, le miel se vend à prix d’or sur le marché, le kilo varie entre 11 et 28 euros. Malgré cela, les gens continuent à l’acheter quand ils ont les moyens. Il faut dire que le miel a une place particulière dans la culture populaire du pays où l’on prescrit le miel pour soigner de nombreuses maladies courantes : soins de la peau, asthme, ulcère et bien d’autres maladies. De plus, les Irakiens font pas confiance au miel importé. Ils préfèrent leur miel national, considéré plus pur et plus authentique.