Journée Mondiale contre l’homophobie, au Liban

Idaho 2010 journée mondiale contre l'homophie au Liban
Idaho 2010 journée mondiale contre l'homophie au Liban

La scène a quelque chose de presque insolite, mais fortement courageux, elle se passe devant un théâtre à Beyrouth au Liban. Un groupe de jeunes est venu célébrer la Journée Mondiale contre l’homophobie. C’est une première dans le pays des cèdres, mais aussi dans la région, de pouvoir revendiquer ainsi son orientation sexuelle aux yeux de tout le monde, dans la rue.

Car afficher son homosexualité n’est pas une facilité au Moyen-Orient, loin de là. Elle est encore considérée comme une maladie mentale, une anomalie contre-nature, non seulement aux yeux de la société mais aussi par la loi.

Au Liban, l’article 534 du code pénal interdit formellement toute relation sexuelle entre personnes du même sexe. L’article reste en vigueur alors qu’un juge avait rendu un jugement disant que l’homosexualité n’était pas contre nature, c’était en décembre 2009.

En effet, tout en bénéficiant d’une bonne tolérance « non-officielle », il y a par exemple beaucoup moins de décentes policières dans les établissements gays qu’auparavant, cette tolérance n’est pas assurée par un cadre juridique. De plus, l’article 534 n’est pas appliqué de la même manière dans les grandes villes comme Beyrouth que dans les petits villages.

Et la mosaïque religieuse n’est pas là pour faciliter les choses, car l’homosexualité n’est pas vécue plus facilement ou plus difficilement par les musulmans ou par les chrétiens. Les deux religions sont contre, c’est aussi simple que ça. Dans un pays où la politique s’entremêle avec la religion, la donne est plus compliquée encore pour faire changer les mentalités et surtout les lois. Alors changer une loi ou la supprimer (comme l’article 534) risque de prendre un long temps encore.

C’est donc à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie que les homosexuels libanais ont placé la suppression de cet article en haut de leurs priorités afin de faire cesser les discriminations contre les homosexuels.

Photo: Idaho 2010