Les fouilles archéologiques montrent que les premiers habitants de la région actuelle des Emirats arabes unis ont eu recours aux ressources maritimes pour survivre. Elles montrent également que ces habitants utilisaient la mer et les routes maritimes pour se déplacer au sein de la mer persique.
Depuis, cette activité maritime avait pris une importance grandissante, notamment avec l’arrivée de l’Islam, puisque les Emirats étaient, en quelque sorte, une porte maritime à l’est de la péninsule arabe.
Avec près de 1000 kilomètres de côte et un grand nombre d’îles, les Emirats peuvent ainsi être considérés comme une « nation maritime », un patrimoine et des traditions maritimes qui lui sont propres, notamment dans la navigation et la construction navale, la plongée, la pêche et le commerce maritime. Par conséquence, compte tenu de l’importance de la mer dans la vie et de dans l’histoire des Emiratis, l’industrie de la construction navale avait bien fleuri, cette industrie-artisanat, alqalafa en arabe, est considérée l’un des plus vieux métiers du pays.
C’est pour cette raison, et dans une volonté de préserver et de valoriser les traditions, cultures et coutumes locales, que l’ADACH (haute autorité pour la culture aux Emirats arabes unis) vient de publier un livre sur l’histoire de la construction navale dans le pays. Le nouveau livre (en arabe) est intitulé « Construction des navires en bois aux Emirats arabes unis« , il est écrit par un spécialiste de l’histoire navale, le professeur Ali Mohammed Rashed. Il a pour but de confirmer la richesse et la diversité du patrimoine des Émirats dans le domaine maritime.
Le livre est sous forme d’une investigation documentée et accompagnée de documents historiques et de photographies de haute qualité. Il détaille l’industrie du transport maritime aux Emirats arabes unis, avec le cycle de production complet: à commencer par l’origine et l’importation du bois, le pays n’en possédant pas de ressources dans ce domaine, mais aussi les autres matériaux utilisés par l’industrie et les différentes techniques de construction. Le livre contient également un répertoire des fabricants actuels et historiques de la filière.
Coté statistiques, le livre montre, chiffres à l’appui, que les registres britanniques avaient compté pas moins de 1840 bateaux émiratis en 1890, le nombre prend toute son importance quand on connait la très faible densité en population dans cette région.
Parmi les autres aspects historiques, le livre présente par exemple l’un des plus connus armateurs du pays, Ahmad Ibn Majed. Il s’agit d’un armateur du 15ème siècle, connu par les historiens pour ses nombreux ouvrages dans le domaine maritime.