Al-Aïd el Kabîr, c’est quoi ?

Al-Aïd el Kabîr, c'est quoi ?
Al-Aïd el Kabîr, c'est quoi ?

Chaque année, les musulmans célèbrent deux fêtes, l’une appelée « la petite », elle suit le mois du jeûne de ramadan, et l’autre, « la grande » a lieu au moment même du pèlerinage annuel à la Mecque. Au-delà de son origine religieuse, la grande fête, Al Aïd el Kabîr, est un moment festif et de retrouvailles sociales au Moyen-Orient.

Al Aïd el Kabîr est l’une de ces deux grandes fêtes chez les musulmans. Elle débute le premier jour du pèlerinage, lorsque les pèlerins montent le Mont d’Arafat qui surplombe la ville sainte « La Mecque ». Cette montée doit se coïncider avec la vision de la nouvelle lune.

Mais cette grande fête est également appelée la fête du sacrifice, Eid al Adha. Historiquement et religieusement parlant, il s’agit du sacrifice donné par Abraham. La fête célèbre le geste d’Abraham lorsqu’il a accepté de sacrifier son fils pour Dieu. D’après les textes de l’Islam, ainsi que la Bible, Dieu a fini par envoyer un mouton à la place pour remplacer l’enfant. D’où l’appellation « la fête du mouton » également. C’est donc en souvenir de cette action que les musulmans sacrifient les moutons, ou d’autres animaux, pour distribuer la viande aux pauvres.

Rituel social

C’est donc cette distribution de la chaire sanctifiée aux plus démunis qui marque cette fête. Suit ensuite une série de rituels que la plupart de gens pratiquent. Pour les plus croyants, ça commence par prendre un bain spécifique avant de manger et de sortir prier à la Mosquée. Il est à noter que les croyants se voient interdire de manger la viande avant cette prière, prière qui aura comme rôle de sanctifier la nourriture.

L’aspect social de ce rituel peut alors commencer. Les gens, pratiquants ou pas, se mettent à se saluer et se complimenter mutuellement. De nos jours, ça commence par le téléphone, et ce pour souhaiter la bonne fête aux plus éloignés.

La Fête du mouton : Un sacrifice musulman dans l'espace urbainEnsuite, place aux visites. Les uns rendent visitent aux autres. Et pour sortir, il faut porter ses plus beaux vêtements. De nos jours, la tradition veut que l’on porte des vêtements neufs, surtout pour les enfants. Justement pour les enfants, il est devenu habituel de voir des manèges et des aires de jeux spécialement montés au coin de chaque rue et ce durant tous les jours de la fête. Il est même habituel que l’on donne aux enfants un peu d’argent pour aller jouer et s’amuser. D’autres optent pour les cadeaux, comme à Noël en Occident.

Pour les plus grands, on continue à échanger des visites. Des repas sont organisés pour réunir les familles et les amis. Il est également indispensable, presque obligatoire comme rituel, de pratiquer une hospitalité « généreuse » pendant la fête.  Des tables dressées certes, mais l’on peut surtout voir les femmes préparer mille et une sortes de pâtisserie, chocolaterie et autre confiseries. Certaines familles offrent également des fruits de saison. Sans oublier le thé et café à la cardamone.

Mais au Moyen-Orient, la grande fête, comme toutes les fêtes, est surtout l’occasion de rendre visites aux défunts proches, dans les cimetières. Normalement, cela se passe très tôt le matin, juste après la première prière.

La fête dure 3 ou quatre jours, ça dépend du pays. Mais elle ne se termine pas au dernier jour pour autant. L’ambiance festive se prolonge aussitôt avec le retour des pèlerins qui arrivent de la Mecque. Les façades des maisons sont décorées de guirlandes spécifiques, souvent faites avec des ballons en couleurs et avec des feuilles en papier sur lesquelles on peut lire des versets du Coran. Les maisons des pèlerins sont alors ouvertes à tout monde, à tous ceux qui veulent féliciter le pèlerin de son voyage sacré. Là, les règles de l’hospitalité changent un peu. L’on offre aux visiteurs d’abord et avant tout l’eau sacrée des puits de Zamzam de la Mecque et que les pèlerins ramènent avec eux. On peut également offrir le fameux café amer, les dattes d’Arabie ainsi qu’une sorte de ballotin à dragées colorées, tout comme le baptême en Occident.