Sécheresse accrue en Syrie

sécheresse en Syrie - région d'Alep
sécheresse en Syrie - région d'Alep

Durant les trois dernières années, la Syrie a été frappée par la sécheresse la plus forte en quarante ans. Les conséquences sont nombreuses aussi bien sur l’agriculture et les mouvements démographiques des populations que sur l’élevage du bétail nécessaire pour l’alimentation et l’économie du pays.

C’est le nord-est et la région désertique au centre qui sont les plus touchés par cette sécheresse jamais atteinte depuis 40 ans. En effet, certaines régions n’ont pas reçu de pluies pendant trois longues années consécutives. A quelques semaines de la fin de la saison annuelle des plantations en Syrie, la situation est grave. Les Nations unies ont exprimé leurs inquiétudes de cette aggravation.

Cette sécheresse ne touche pas seulement l’agriculture mais aussi tout le secteur du bétail animalier du pays. Dans ces zones, l’agriculture dépend à environ 90% de la pluie. Cette manque de pluies conduit à l’échec de toutes les cultures, et empêche la croissance de tous les végétaux qui peuvent être utilisés pour nourrir les animaux.

A cela s’ajoute des conséquences économiques qui concernent plusieurs centaines de milliers de personnes. En effet, la sécheresse affecte les pâturages, qui fournissent d’habitude aux éleveurs 60 % du fourrage. Ainsi, beaucoup d’éleveurs ont perdu environ 70% de leur bétail. De plus, ils ont dû vendre une partie de leurs animaux pour acheter du fourrage à des prix très élevés. En même temps, et comme l’offre est élevée, les éleveurs sont obligé de vendre leur bétail à des prix extrêmement bas, ce qui aggrave la situation.

La sécheresse a également forcé 300.000 familles à quitter leurs villages pour aller se tasser dans les banlieues des grandes villes, notamment Damas, la capitale, mais aussi des villes comme Alep, Homs et Daara.

Pour combattre cette sécheresse, d’énormes moyens financiers sont indispensables. En août 2009, les Nations Unis ont lancé un programme financier pour rassembler 53 millions de dollars en forme d’aide alimentaire et en apport de produits agricoles. Mais la situation est tellement préoccupante – il ne reste que six semaines avant que la saison des plantations ne soit perdue – que le fond bloqué risque de ne pas suffire. En dépit des efforts gouvernementaux, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Syrie craint une catastrophe et appelle donc à la nécessité d’une aide internationale rapide.

A noter que l’année dernière, la Syrie a passé un accord avec la Turquie pour extraire 100 mètres cubes/seconde de l’eau du Tigre, la rivière transfrontalière entre les deux pays. Le but est d’irriguer pas moins de 150000 hectares de terres dans le nord du pays. Irin.