Inventer les scénarios de paix à travers des solutions durables, est-ce possible ? C’est en tout cas le sens de ce projet inédit mené et initié par un groupe de cinq étudiants de l’université de Tel-Aviv. Nets Of Peace « Filets de la paix » est un projet d’aquaculture qui vise à encourager les investisseurs étrangers à venir à Gaza et à investir dans le secteur de la pêche de la manière la plus durable…
Le sens, sinon le but, de l’opération est claire: c’est par l’aide économique à la population démunie de Gaza que l’on pourra réduire la violence. En effet, pour trouver des issus pacifiques au conflit israélo-palestinien, il faut commencer par comprendre, identifier et traiter les principaux facteurs qui causent cet état de méfiance, de frustration et parfois de haine entre les deux camps. C’est en augmentant la qualité de vie des Palestiniens par la croissance et le développement économique que le cycle de la violence pourra être brisé un jour.
Comment faire ? Toutes les idées sont les bienvenues. Les cinq étudiants – en troisième cycle « gestion de conflit » – ont eu l’idée d’attirer les investisseurs étrangers pour soutenir les pêcheurs palestiniens et les encourager à recourir à des pratiques de pêche durable. « Filets de la paix » vise donc à agir dans le domaine entrepreneurial et se concentre sur le développement de l’industrie de la pêche dans la bande de Gaza.
Pourquoi la pêche ? Le choix de ces cinq étudiants est expliqué par trois raisons :
Le chômage
D’abord le niveau très élevé du chômage à Gaza, soit plus de 40% de la population active. En raison du conflit prolongé, nombreuses familles palestiniennes qui étaient tributaires du marché du travail en Israël sont les premières victimes de la fermeture des frontières. Actuellement, environ 80% de la population de la bande de Gaza est dépendante de l’aide alimentaire internationale.
Culture de la pêche
Ensuite, la culture maritime à Gaza. Avec ses 40 kilomètres de côte sur la Méditerranée, l’industrie de la pêche joue un rôle important dans l’économie palestinienne mais aussi dans la culture et dans les habitudes alimentaires des habitants. Toutefois, ces dernières années cette industrie a beaucoup souffert et le prix moyen des produits de la mer a plus que doublé. Par conséquence, très peu de familles peuvent se permettre de consommer cette importante source de protéines.
Pêche durable oblige
Aujourd’hui, la pêche commerciale présente un danger direct pour la population de poissons appauvrissant les ressources à un rythme très rapide. De plus, en raison de cette surexploitation, beaucoup d’espèces ne peuvent se régénérer. Désormais, il n’y a pas d’autre alternative que la pisciculture durable. Les fermes piscicoles, par conséquent, présentent une opportunité de recourir à une pêche durable tout en répondant à un besoin global de la population de Gaza.
Le projet « filets de la paix » propose le développement et la promotion d’une nouvelle industrie de poisson de grande envergure dans la bande de Gaza. L’implication israélienne serait réduite au minimum et les capitaux proviendraient de fonds internationaux neutres qui œuvrent pour la résolution du conflit. Une société internationale de pisciculture serait désignée pour gérer efficacement l’installation. Le projet proposera surtout des programmes de formation destinés aux pêcheurs.
Au-delà des conséquences politiques et économiques de ce projet, il y aurait certainement un effet positif sur l’environnement en aidant l’industrie de la pêche à devenir une industrie durable et respectueuse de l’environnement maritime.