Des dizaines de milliers d’Américains se sont rendus au Centre Kennedy pour les arts scéniques à l’occasion du Festival Arabesque à Washington (USA). Ils ont découvert la richesse des arts et la diversité de la culture arabe.
Tout un événement autour de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma, de la littérature, de l’art, de la photo, de la sculpture, de la cuisine, du design, de la mosaïque, de l’artisanat, de la mode et même d’un souk vendant de l’artisanat d’art a donné un aperçu du monde arabe au public américain.
Le festival, présenté en collaboration avec la Ligue arabe, a attiré plus de 800 artistes de 22 pays arabes. Mais avant cela, il a nécessité plus de cinq années d’un travail. Et les chiffres parlent, tous seuls : 800 artistes et 800 visas; 40 groupes en représentation; 8 expositions; 6 cinéastes; 26 écrivains; des représentations simultanées dans 5 salles; 300 volontaires; 2 tonnes de marchandises; 47 robes de mariées; 400 pièces de poterie en terre cuite; des conversations téléphoniques à travers 10 fuseaux horaires; 2’900 nuits d’hôtel et 175 techniciens de scène.
Le festival a permis aux Américains de voir, d’entendre et d’apprécier les saveurs de la culture arabe. Il a également permis de faire face aux préjugés culturels, de les faire tomber pour ensuite redéfinir ce que c’est que d’être arabe. L’élément central, tout au long de ces 21 jours, a été de raconter de vraies histoires concernant de vraies personnes. Le cinéaste palestinien George Ibrahim a déclaré : « Nous venons avec nos propres histoires. Nous sommes ici pour parler aux gens. »
Khaled Mattawa, président de Radius of Arab American Writers (RAWI), a été consultant auprès du festival. Il espère que ceux qui ont assisté aux spectacles « sont repartis avec une plus grande et plus juste compréhension de cette société, mais aussi avec un plus grand respect pour l’acte universel et essentiel de création, pour l’humanité essentielle d’une personne – accentués et multipliés par les arts. »
Certaines œuvres théâtrales font état des conflits qui ont tourmenté la région mais, précise Alicia Adams. « C’est plus l’aspect humain dont il est question, le sacrifice humain. Qu’arrive t-il aux amoureux lorsqu’ils ont été séparés? Qu’arrive-t-il lorsqu’une personne décède? Ces oeuvres abordent des questions psychologiques et philosophiques. »
L’artiste visuelle d’origine libanaise, Lara Baladi, voit le festival comme « une première étape importante ». « Rejoignez-nous. Nous sommes Arabes. Nous sommes artistes. » lance-t-elle. Elle espère que le festival a contribué à « créer une passerelle qu’il faut encore construire. »
Pendant trop longtemps aux Etats-Unis, les nouvelles en provenance du Moyen-Orient n’ont porté que sur les conflits et la violence. En conséquence, les Arabes sont devenus les personnages unidimensionnels qui apparaissent dans les bulletins d’informations à la télé et sur les photos des magazines. Toutefois, Arabesque a changé la donne. Tout sourire, les 140 enfants syriens qui composent le chœur Al Farah, fondé par le père Elias Zehlawi en l’église Notre Dame de Damas, par exemple, ont attendri les cœurs pendant leur tour de chant.
En fin de compte, le festival a parlé de respect. Pendant 21 jours, l’une des prestigieuses institutions culturelles des Etats-Unis a fêté les cultures de peuples que les Américains, connaissons peu.
Article – Susan Koscis (directrice de la communication de l’organisation SCG).