Le système politique libanais est basé sur un partage confessionnel du pouvoir et ce de depuis 1926. Un sondage récent affirme que les Libanais ont désormais fortement évolué par rapport à cette question.
Le confessionnalisme politique est l’un des principaux sujets de discorde entre les Libanais. Certains lui attribuent une grande part de responsabilité dans les guerres et les crises politiques qui ont ravagé le pays. D’autres pensent au contraire qu’il joue un élément de stabilité. Pour ou contre, finalement cette question reste au cœur de l’arène politique libanaise.
Ainsi, un sondage publié par information-international.com vient de montrer que 58% des Libanais sont contre le confessionnalisme politique. La question était même plus précise, ces 58% déclarent être favorables à l’abolition de ce système. Ajouter à cela, 10% des sondés qui restent favorable à cette abolition tout en pensant qu’il est encore tôt pour trancher. 22% des sondés sont contre l’abolition et pour maintenir le système actuel. Le 10% restant ne se prononcent pas.
Dans les détails, le sondage confirme la tendance. Sur la question de savoir s’il est bon de supprimer les quotas des confessions au sein du gouvernement, 40% se disent favorables, 13% pensent que cela signifierait une parfaite égalité entre tous les Libanais.
Parmi les autres enseignements, le sondage nous dit que 48% des Libanais sont opposés au mariage civil et préfèrent maintenir le système confessionnel actuel, tandis que 45% soutiennent l’adoption du mariage civil.
Le sondage montre néanmoins une étrange contradiction. Car apriori, ceux qui se disent favorables à l’abolition du confessionnalisme politique, auraient dû être les premiers à favoriser le mariage civil. Or, il s’avère que c’est bien plus compliqué que cela. Là où 89% des sondés shiites par exemple se déclarent favorables à l’abolition du confessionnalisme en politique, ils ne sont que 38% seulement dans la même catégorie à approuver le mariage civil. De la même manière, les chrétiens maronites seraient quant à eux favorables à 69% au mariage civil mais à 31% seulement à l’abolition du partage confessionnel du pouvoir.
En fait ce sondage pose la question de savoir si le système politique libanais est « démocratique » – où le choix des minoritaires se soumet à celui des majoritaires – et dans ce cas, les analystes pensent qu’il est important d’abolir le confessionnalisme politique dans le pays. Ou alors, faut-il s’accorder que le système libanais est unique dans son genre et qu’il conviendrait de l’appeler une « démocratie consensuelle » où des arrangements sont institutionnalisés pour le bien de la paix civile ? Tel est l’enjeu du débat au sein de la société libanaise, trancher et choisir le mode démocratique qui convient à tout le monde. Quel dilemme !
Détails du sondage (en arabe) information-internalional.com. Photo.