Deux Iraniens à vélo, à la rencontre du monde

Deux Iraniens à vélo, à la rencontre du monde

L’Iran moderne présente au monde une variété étonnante de visages: la ligne dure du président Ahmadinejad, des académiciens raffinés, des exilés véhéments. Un jeune couple iranien, décidé à ne pas laisser à d’autres le soin des relations publiques de son pays, est en train de faire le tour du monde à vélo, pour répandre un message de paix et de préservation de l’environnement.

Par Jennifer Redfearn*. Somayeh Yousefi, qui a 28 ans, et Jafar Edrisi, 29 ans, se sont rencontrés il y a neuf ans au sommet du Mont Damavand, le plus haut sommet du pays; ils se sont mariés quatre ans plus tard. Après avoir vendu, en avril dernier, pour 12.000 dollars, leur voiture et leurs meubles, ils sont partis instruire le monde au sujet de l’Iran et planter des arbres à travers la planète. A vélo, ils ont traversé la Turquie, parcouru l’Europe et, ensuite, navigué sur l’Atlantique, avant d’arriver à New York en novembre. C’est leur premier voyage hors du pays.

“Nous ne voulons pas juger les autres pays d’après toutes les horreurs qu’on entend aux nouvelles”, a dit Somayeh, qui depuis six ans est en tête du championnat féminin iranien d’escalade. “Nous voulons apporter aux autres pays un message de paix et d’amitié de la part du peuple d’Iran.”

Leur projet est de parcourir au cours de leur odyssée de deux ans un total de 20.000 km. Avec un budget de dix dollars par jour, ils transportent de ville en ville l’essentiel – tente, batterie de cuisine et vêtements. Jusqu’ici ils ont planté 14 arbres et projeté tout au long de leur route une vidéo sur les merveilles naturelles de l’Iran.

“Les gens ont des idées confuses sur l’Iran”, dit Somayeh Yousefi. “Ils croient que les Iraniens sont des terroristes, ou qu’ils sont agressifs, ou bien qu’ils en sont encore à monter à dos de chameau. L’Iran est un pays riche, mais personne ne le sait. C’est pourquoi nous estimons que c’est notre devoir que de présenter notre culture aux autres .”

Ce contact face à face avec des gens de l’Europe et du Canada a permis à ce jeune couple de réviser ses propres erreurs d’interprétation de cultures différentes. Mais ils disent aussi que les images de violence diffusées par le cinéma hollywoodien et par les médias font qu’ils ne sont toujours pas rassurés de voyager à travers les Etats-Unis.

“Au début nous avions très peur des Américains”, a dit Somayeh. “Nous nous imaginions que les gens en Amérique sont agressifs, avec des armes à feu et des tatouages partout”.

Mais notre jeune couple a été surpris par les Américains qu’ils ont rencontrés depuis qu’ils ont passé la frontière du Canada le 19 novembre. Dans le Vermont, une inconnue les a invités à camper à côté de sa maison qui était encore en cours de construction. Ils ont rencontré Scott Ritter, inspecteur de l’armement des Nations Unies en Albanie, et celui-ci, disent-ils, les a encouragés à instruire les Américains sur l’Iran. A Poughkeepsie, au nord de New York, un amateur de la petite reine les a conduits en voiture jusque chez leurs amis alors qu’il faisait trop sombre pour circuler à vélo.

Leurs souvenirs sont gravés sur un calicot peint à la main qu’ils ont l’intention de transporter depuis les Etats-Unis jusqu’au Japon, en Corée, en Chine, au Népal, au Pakistan et en Iran, étape finale de leur voyage.

“Après mon alliance, c’est la chose la plus précieuse que je possède”, a dit Somayeh, brandissant sa bannière couverte de signatures.

* Jennifer Redfearn contribue à The Indypendent, publication dont le siège est à New York.

Jennifer Redfearn – CGNEWS

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