Yémen – Arabie Saoudite: trafic transfrontalier d’enfants

Yémen – Arabie Saoudite

Le trafic transfrontalier d’enfants vers l’Arabie Saoudite continue, en particulier dans la province de Hajja (nord), mais des mesures sont prises, à l’heure actuelle, pour lutter contre ce phénomène, ont annoncé les autorités du ministère yéménite des Affaires Sociales et de l’emploi (MASE).

Source IRIN. D’après les statistiques de l’ACCESS-MENA (Alternatives to Combat Child Labour Through Education and Sustainable Services in the Middle East and North Africa) 30 pour cent des écoliers des villages frontaliers ont été introduits clandestinement en Arabie Saoudite. Cette organisation non-gouvernementale affirme que certains enfants victimes du trafic sont utilisés, parfois avec le consentement de leurs parents, pour transporter à dos d’ânes des sacs de farine depuis l’Arabie Saoudite. D’autres sont chargés d’emmener du bétail du Yémen jusqu’en Arabie Saoudite pour le vendre, parce que le cheptel yéménite est de meilleure qualité et s’y vend à des prix plus élevés qu’au Yémen. Souvent, ils traversent la frontière la nuit et marchent sur six à sept kilomètres. Ils y vont par groupes de 20 à 30 enfants.

De son côté, Iman Mashour, consultante au service de lutte contre le travail des enfants du MASE (ministère yéménite des Affaires Sociales et de l’emploi), indique que les autorités saoudiennes appréhenderaient chaque jour 10 enfants en moyenne, introduits clandestinement sur leur territoire, mais qu’elles ne disposaient pas de statistiques précises. Elle affirme néanmoins que ce trafic s’effectue de manière clandestine car les parents gardent le secret sur ce problème. Ils ne parlent pas de leurs enfants, victimes de ce trafic, car ces derniers contribuent au revenu de la famille.

Pour y remédier, les centres sociaux pour l’enfance créés par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et gérés par le MASE visent à atténuer les problèmes liés à ce trafic. D’après les statistiques, le centre de Haradh, dans la province de Hajja au Yémen, a recueilli en 2006 plus de 900 jeunes victimes du trafic transfrontalier et 622 supplémentaires en 2007. Au début du mois de janvier 2008, un centre a aussi été créé à Sanaa pour pourvoir aux besoins des jeunes victimes du trafic transfrontalier et des enfants des rues.

ACCESS-MENA travaille également sur un projet de réduction du trafic d’enfants dans la province de Hajja. L’organisation crée des associations communautaires et rénove neuf écoles afin de maintenir les écoliers dans le système scolaire. L’organisation fournit également des générateurs électriques et des ordinateurs. L’objectif est aussi de re-scolariser les enfants sauvés. Les instituteurs sont également formés dans le cadre de ce projet. Cinq sessions de formation de 100 instituteurs sont prévues en février 2008.

Selon Nassim Our-Rehman, directeur de l’information et de la communication au bureau de l’UNICEF au Yémen, lorsque les enfants ne sont pas scolarisés, ils sont plus susceptibles d’être victimes du trafic transfrontalier ou finissent par se livrer à des travaux dangereux.

Site officiel de la fondation ACCESS-MENA.

Source : IRIN.

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