Le plus grand émirat de la fédération du Golfe ne compte pas uniquement sur ses projets touristiques et culturels gigantesques. Une nouvelle ville presque futuriste et énergétiquement autosuffisante pourrait très bientôt devenir pour la première fois une réalité…
Finie l’allure d’un petit village de pêcheurs abandonné, Abou Dhabi, père de la gazelle en arabe, s’est bel et bien transformé en une métropole imposante de la région. Capitale des Emirats Arabes Unis, il est aussi le plus grand des sept autres de la confédération mais aussi le plus riche en pétrole et en gaz naturel, avec à la clef plus de 10% des réserves mondiales.
Alors que Dubaï cherche à s’imposer en étant une place incontournable du tourisme dans la région, Abou Dhabi semble opter pour un autre pari : moins d’extravagance et plus de classe. L’image de l’émirat touche moins à la démesure, avec surtout la présence de plus en plus « envahissante » des espaces verts.
Il faut dire que parmi les sept membres de la fédération, Abou Dhabi est sans doute le plus gâté par la nature, avec plus de deux cents îles naturelles éparpillées sur ses côtes; un avantage à ne pas négliger, surtout quand on sait que le voisin Dubaï cherche à créer des iles artificielles.
Bien que l’émirat dispose de grands projets culturels et éducatifs en chantier, les autorités ne semblent toutefois pas miser uniquement sur ces grands chantiers pour l’avenir. Elles sont plutôt décidées à relever un autre défi, pas le moindre, celui des énergies et technologies alternatives.
D’où l’initiative nommée Al Masdar lancée fin 2006 par l’ADFEC – Abu Dhabi Future Energy Company. Il s’agit d’un projet hautement ambitieux qui se veut comme une réponse à la réduction des ressources pétrolières dans le monde. Il consiste à créer la première ville sans émissions de CO2 ni déchets. On l’aura compris, c’est une manière d’encourager le développement de nouvelles technologies liées aux énergies renouvelables.
Comment ? En fait, c’est une ville « verte », Baptisée Masdar, qui va surgir du désert et sur une superficie de 6 km2. Le projet commencera d’abord par la construction d’une centrale photovoltaïque de 40 mégawatts. Ensuite, l’énergie produite, neutre en CO2 bien sûr, sera utilisée pour bâtir la ville. Fin de travaux est prévue début 2010.
De plus, la ville nouvelle accueillera un grand nombre de centres de recherches, d’instituts de formation et sites de production axés sur les énergies renouvelables. Tout un univers presque futuriste où chercheurs, étudiants, entreprises et même politologues se mettront au service d’un même but : inventer les nouvelles technologies des énergies renouvelables.
Pour perfectionner son concept, la ville nouvelle compte bannir les voitures, une première dans le genre. Une ligne ferroviaire sera conçue pour assurer les transports en commun, avec pour objectif et exigeance : la distance entre deux arrêts n’excèdera pas les deux cents mètres.
La ville sera aussi regorgée de parcs éoliens, de fermes photovoltaïques et de champs d’expérimentation autour du mur d’enceinte. Le tout est dans un seul but : affirmer l’autosuffisance de cette nouvelle ville du futur… Un exemple à suivre ?