Damas, la plus ancienne capitale encore habitée du monde, ne dort presque jamais ! Certains de ses quartiers sont ouverts très tard la nuit, presque non-stop. Shopping ou restauration à toute heure, sans oublier les cafés où narghilés et jeux de backgammon font un bon ménage, surtout la nuit.
Pour les visiteurs nocturnes, Damas offre plusieurs possibilités. Pour ceux qui préfèrent errer dans la vieille ville, les ruelles, où les maisons damascènes se collent les unes aux autres, sont désormais illuminées. A commencer par le vieux souk couvert « alhamidieh » dont les boutiques sont fermées après 20heures mais qui ne se vide pas de la foule pour autant. Justement, dans les ruelles adjacentes du souk, le visiteur pourra trouver de nombreux restaurants, cafés et même un célèbre glacier au nom de Bagdash où les damascènes font la queue plus d’une heure pour manger une délicieuse glace ornée de pistache.
Ensuite, le souk emmène le visiter vers la grande mosquée des Omeyades en passant sous les vestiges d’un arc romain. Etonnement, le tohu-bohu du souk ne se calme pas, même autour du lieu sacré. Joliment illuminé, on remarquera le millénaire minaret fier et droit, surplomber la vieille ville et abritant encore quelques colombes blanches. En tournant à droite, des petits artisans offrent leurs arabesques à travers les vitrines.
En contournant la mosquée, on tombera sur plusieurs cafés au pied du mur même de la mosquée. Ici, narghilé, backgammon, cigarette, cris des hommes et conteurs de mille et une nuit se mélangent.
Un peu plus loin, à partir des marches du café Naofara, la visite de damas « bye night » commence. Pour errer dans ces ruelles, on n’a pas besoin de connaître l’itinéraire, il faut juste suivre la foule. Sur le chemin, on trouvera mille et un vendeurs de jus d’orange à toute heure de la nuit, de petits restaurateurs à sandwich (le fameux fallafel), mais aussi des vendeurs de tapis. D’autres plus grands restaurants sont éparpillés sur le chemin ou dans les impasses autour, tout comme les cafés qui débordent sur le pavé, et où les passants se mélangent parfois avec les clients des terrasses. Ici, il n’y a pas à hésiter pour s’aventurer dans les ruelles et les innombrables impasses, désormais nombreuses sont les maisons, authentiquement damascènes, qui se sont transformées en restaurants ou en bar (d’art). Le cadre est fascinant, avec des tables dispersées dans une cour fermée, souvent sous un citronnier ou un oranger ou encore un vieux jasmin parfumé. Certains de ces établissements se sont même transformés en discothèques à l’occidental, mais dans un cadre oriental, le contraste est là.
Normalement donc, la visite de la vielle ville la nuit suit un périple tracé par le va et vient des passants. Les damascènes ne dorment pas, on pourrait le croire. La traversée de cette partie de la ville n’a besoin ni d’un guide ni d’un itinéraire. Il suffit de se laisser aller avec la foule, presque tout droit, pour atterrir ensuite à la partie chrétienne de la ville, Bab Touma. Là encore, les bars et les restaurants se multiplient et restent ouverts jusqu’à l’aube.
En dehors de la vielle ville aussi, certains quartiers sont encore plus noctambules que jamais. L’on peut même trouver des marchés à légumes à une heure de matin ou même plus tard encore, des vendeurs étalent les fruits et légumes dans le quartier anciennement français, al sha’alan, ou le bas de Midan, juste derrière le centre des télécommunication. Ici, le visiteur trouvera tout ce qu’il veut, et en plein milieu de la nuit: des légumes, des fruits, des pâtisseries à toute heure, du pain tout chaud, des cafés plus petits et même des hammams.