Jasad, le magazine du corps

magazine jasad

Un nouveau magazine est lancé au Liban, Jasad, corps en arabe, un magazine arabophone qui traite du corps sous tous ses angles…

Un concept inédit visant à briser les tabous qui perdurent au sein du monde arabe, Jasad est donc le nom du nouveau magazine trimestriel édité au Liban qui traite du corps sous des angles artistique, intellectuel, scientifique, sociologique, littéraire et sexuel… Sans tabous ni censure. Le magazine contient des images artistiques qui mettent en valeur les parties génitales féminines et masculines

A 15000 livres libanais (8 euros environs) le numéro de lancement a été couronné de succès. En effet, en onze jours seulement, 4000 numéros ont été vendus sur un tirage 7000… Une performance pour un tel magazine dans un pays arabe. Le magazine est distribué au Liban et il est sur abonnements pour l’international.

A l’origine de l’idée, la rédactrice en chef, Joumana Haddad, a voulu écrire pour des gens passionnés par le corps et l’érotisme pour leur offrir la possibilité d’aller dans une librairie et acheter ce genre de magazine en arabe facilement. Car en effet, dans un Moyen-Orient pudique, il n’y pas beaucoup d’écrits ni de réflexions sur le corps, et notamment concernant le corps érotique. Le corps est devenu un tabou au cours des 19ème, 20ème et 21ème siècles alors que ce n’était pas le cas au cours du 11ème ou du 13ème siècle; où l’on pouvait trouver des écrits arabophones sur le corps et ce sans tabous, comme les contes de Mille et une nuit, par exemple.

magazine jasad

Le premier numéro a traité de sujets tabous dans une société arabe comme homosexualité, fétichisme, masturbation, cannibalisme, notion de plaisir. Le tout dans une langue arabe franche et sans contourner les choses. Le magazine offre un panorama des expositions sur le corps comme Body Worlds, des écrits sur le corps en arabe ou traduits de l’arabe, une rubrique cinéma et un coin cuisine, avec des recettes aphrodisiaques.

Mais face à ce succès, le revers de la médaille est tout autre. La rédactrice en chef, Joumana Haddad, a reçu des lettres anonymes contenant des insultes en criant : »Tu es en train de corrompre les nouvelles générations ». A noter que le magazine n’a pas fait l’objet de censure. Il a même reçu les autorisations du ministère de la Communication et du Syndicat des journalistes libanais.