Le nucléaire iranien sera-t-il utilisé à des fins civiles ou militaires ? Tel est l’énigme sur lequel Occidentaux et Iraniens se renvoient la balle depuis un certain temps. En attendant la réponse, les iraniens semblent s’intéresser à d’autres énergies renouvelables, sans doutes moins polémiques, et en tout cas moins polluantes, à savoir les algues pour fabriquer des biocarburants.
C’est le journal iranien en anglais « Iran daily » qui le rapporte. Des chercheurs de l’Université de Shiraz sont parvenus à produire des biocarburants à partir des algues. La production de ce nouveau biodiesel s’est faite à partir d’une souche naturelle isolée d’une algue verte unicellulaire locale nommée Chlamydomonas et qui se trouve dans les eaux d’un lac salé. De plus, les chercheurs iraniens ont enregistré le génotype de Chlamydomonas dans le « National Center for Biotechnology Information » (NCBI) aux Etats-Unis.
D’après le responsable du projet, ce nouveau carburant n’impliquera pas les ressources en eau douce, mais il peut être produit à partir des eaux de mers et des eaux usées. Lors de la photosynthèse, l’algue en question capte le dioxyde de carbone pour le transformer en oxygène et en biomasse. Ainsi, le carburant serait biodégradable et relativement inoffensif pour l’environnement.
L’Iran semble en tout cas de plus en plus s’intéresser aux énergies renouvelables. Un responsable iranien avait annoncé au mois de mars 2009 que son pays allait produire du bioéthanol, un carburant plus respectueux de l’environnement. Le projet, qui devait démarrer au deuxième trimestre 2009, visait à produire le bioéthanol à partir de récoltes perdues et des déchets organiques.
D’autres projets sont également en développement, notamment dans le domaine de l’énergie solaire. Une centrale d’énergie solaire a même été inaugurée en janvier 2009 à Chiraz, dans la province du Fars.
On ne sait pas si c’est la pression internationale et peut-être la menace de sanctions internationales qui poussent les iraniens à tenter d’autres énergies renouvelables en Iran. Dans la course « au nucléaire », en Iran mais pas seulement, ce genre d’efforts est certainement à encourager. Peut-être que cet élément pourrait s’intégrer dans les négociations, inciter les Iraniens à recourir aux énergies propres, moins dangereuses pour eux, pour les autres et surtout pour l’environnement.