Darina Al Joundi, une actrice libanaise qui a joué dans les films de Yousry Nasrallah, La porte du soleil, et de Ghassan Salhab, Beyrouth fantôme, vient faire son théâtre à elle, une pièce qu’elle a écrite et mise en scène pour le festival d’Avignon 2007…
Dès le démarrage de la pièce, Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, on le sait d’emblée, cette actrice d’origine libano-syrienne à plus d’un tour à nous raconter. Pourquoi ? Tout simplement par qu’elle nous raconte l’histoire de sa vie…
Femme très libre et enfant de la guerre ! Avouez, le mélange est explosif, ou presque. Fille d’un père syrien installé au Liban, Darina Al-Joundi a vécu son enfance sous les bombes de la guerre du Liban. Et pourtant cela n’entravera jamais sa liberté, aidée de surcroît par un père qui voulait faire d’elle « une femme sans tabou sexuel mais aussi religieux »… Tout cela se passe dans un Orient où « les femmes sont obsédées par la virginité ». Le contraste est là…
Mais le récit de l’actrice est d’abord et avant tout la guerre, une guerre qui hante toujours ceux qui l’ont vécu. Et dans ce contexte, vivre et mourir se valent de la même manière, la vie humaine n’a plus vraiment de prix. Alors pourquoi ne pas vivre pleinement sa vie, y compris sous les bombes, bourré de drogue, ivre de sexe. Inutile de se priver de ces plaisirs de la vie, même en pleine guerre.
L’histoire qu’elle nous raconte est aussi celle de l’amour d’un père qui a mis sa fille dans un monde où elle est prisonnière de tout, y compris d’une soi-disant liberté impossible à réaliser. Darina Al-Joundi nous raconte son histoire, et personne ne sait mieux faire à sa place, c’est justement parce que c’est son histoire. Femme blessée, habillée de rouge, rouge comme le sang… Que de symboles…
Le jour où Nina Simone a cessé de chanter
Jusqu’au 28 juillet – Durée : 1 h 10
Ecrite et mise en scène par Darina Al-Joundi
En collaboration avec l’écrivain Mohamed Kacimi
Théâtre des Halles
Rue du Roi-René, Avignon.
Tél. : 04.32.76.24.51