
Alors que les États-Unis et l’Arabie saoudite progressent vers un accord stratégique sur les semi-conducteurs, Washington cherche à consolider son partenariat technologique avec Riyad pour renforcer sa présence dans le Golfe et contenir l’influence croissante de la Chine.
Un partenariat stratégique en gestation
Selon le Wall Street Journal, les États-Unis et l’Arabie saoudite réalisent des progrès significatifs dans un accord sur les semi-conducteurs, un dossier désormais au cœur de la rivalité technologique mondiale.
Des sources proches du dossier ont indiqué que l’administration Trump et le Royaume saoudien avancent dans la mise en œuvre d’un cadre de coopération visant l’exportation de puces électroniques américaines vers Riyad, avec une signature officielle attendue prochainement.
Les discussions, amorcées depuis plusieurs mois, portent sur des partenariats technologiques entre des entreprises américaines et saoudiennes, notamment avec Advanced Micro Devices (AMD), pour développer une filière locale de semi-conducteurs au sein du Golfe.
L’intelligence artificielle au cœur du projet
Cet accord s’inscrit dans une vision plus large : la création de centres de données et de plateformes d’intelligence artificielle au sein du Royaume et des Émirats arabes unis.
Riyad ambitionne ainsi de devenir un acteur majeur de la technologie mondiale, conformément à la Vision 2030 initiée par le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Ces infrastructures sont appelées à devenir des piliers de la transformation numérique et à positionner la région comme nouvelle plaque tournante des industries de pointe.
Une vigilance face à la Chine
Le Wall Street Journal précise toutefois que l’accord a pris du retard en raison des préoccupations américaines concernant la possibilité d’un transfert de technologies sensibles vers la Chine, via certains partenaires régionaux.
Washington veille à préserver son avance stratégique, alors que Pékin investit massivement dans la recherche en intelligence artificielle et la production de semi-conducteurs.
Une recomposition géotechnique du Moyen-Orient
Si cet accord venait à être signé, il marquerait une reconfiguration majeure des équilibres technologiques et stratégiques dans la région.
Les États-Unis cherchent à renforcer leur ancrage économique et industriel au sud du Royaume, à travers des investissements de grande ampleur, dans le cadre d’une politique visant à endiguer l’influence chinoise.
Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie de reconquête américaine du Moyen-Orient, fondée non plus sur la seule énergie, mais sur la technologie, la recherche et la souveraineté numérique.
Enjeux et perspectives
En associant puissance technologique et diplomatie d’investissement, Riyad et Washington posent les jalons d’un partenariat appelé à redéfinir la coopération Nord–Sud.
Au-delà du simple transfert de puces, il s’agit d’une bataille pour le leadership technologique mondial, où chaque accord signé trace les lignes d’un nouvel ordre industriel.
Source et image : The Wall Street Journal
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