
L’aéroport Red Sea International, inauguré sur la côte ouest de l’Arabie saoudite, devient le premier du Golfe à intégrer le carburant d’aviation durable (SAF) dans ses opérations régulières. Ce choix stratégique, en ligne avec Vision 2030, positionne le royaume comme pionnier de l’aviation verte et renforce l’image du projet Red Sea comme vitrine mondiale du tourisme durable.
Arabie saoudite : Red Sea International en pionnier de l’aviation verte
L’ouverture de l’aéroport Red Sea International marque une étape majeure dans la transition énergétique de l’Arabie saoudite. Pour la première fois dans le Golfe, des vols commerciaux opèrent avec un mélange de 35 % de carburant d’aviation durable (SAF) et 65 % de kérosène traditionnel, réduisant les émissions de CO₂ jusqu’à 35 %, selon les normes internationales de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et de l’Association du transport aérien international (IATA).
Cette initiative, annoncée par Red Sea Global (RSG) le 26 février 2025 en partenariat avec daa International et Arabian Petroleum Supply Company (APSCO), s’inscrit dans l’ambition de Vision 2030 de faire du tourisme durable un pilier stratégique du royaume. Comme l’explique John Pagano, Group CEO de RSG : « Le voyage est une façon de relier les cultures, d’élargir les horizons et de régénérer l’esprit, le corps et l’âme. Mais le voyage a un coût, surtout pour notre planète. C’est pourquoi nous avons promis de transformer l’industrie, en la dirigeant vers un avenir durable et régénératif. »
Une première dans le Golfe
L’intégration du carburant d’aviation durable (SAF) dans les opérations régulières de l’aéroport Red Sea International est une avancée inédite au Moyen-Orient. Si des compagnies comme Emirates et Etihad ont effectué des vols expérimentaux avec du SAF à Dubaï et Abu Dhabi, l’Arabie saoudite est la première à adopter ce carburant comme standard pour un aéroport, grâce à un partenariat avec APSCO pour son approvisionnement. Selon RSG, ce mélange de SAF, produit à partir de sources renouvelables, des déchets ou de l’hydrogène propre, permet de réduire significativement l’empreinte carbone des vols opérés par Saudia (6 vols hebdomadaires depuis Riyad, 2 depuis Djeddah et 2 depuis Dammam) et Flynas (2 vols hebdomadaires depuis Dammam, lancés en décembre 2024), ainsi que Flydubai (2 vols depuis Dubaï). La filiale Fly Red Sea utilisera exclusivement du SAF pour ses hydravions (transferts, charters et tours). Cette initiative positionne le royaume comme un pionnier régional de l’aviation verte, dans un contexte où le secteur aérien mondial est sous pression pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Le tourisme durable comme vitrine
Le projet Red Sea, situé sur la côte ouest saoudienne, ambitionne de devenir une destination touristique mondiale axée sur la durabilité, avec un accent sur la préservation des récifs coralliens et des écosystèmes désertiques. L’utilisation du SAF à l’aéroport Red Sea International renforce cette vision : elle réduit l’impact environnemental des vols tout en servant de vitrine pour le marketing territorial du royaume. En intégrant des technologies vertes, l’Arabie saoudite cherche à attirer des visiteurs et investisseurs sensibles aux enjeux climatiques, tout en consolidant l’image d’un tourisme de luxe responsable. Michael White, Chief Commercial Officer de RSI, souligne : « L’introduction du SAF marque une étape significative dans notre engagement envers la gestion environnementale et la durabilité. Cette initiative novatrice réduit non seulement les émissions de carbone, mais s’aligne aussi sur notre mission plus large de protéger l’écosystème unique et fragile de la mer Rouge. »
Un levier pour Vision 2030
L’adoption du SAF s’aligne avec les objectifs de Vision 2030, qui vise à diversifier l’économie saoudienne au-delà du pétrole et à attirer des investissements étrangers dans les secteurs innovants. En investissant dans des carburants durables, le royaume envoie un signal clair aux partenaires internationaux : il est prêt à jouer un rôle de leader dans les technologies vertes. Cette initiative soutient également la création de nouvelles opportunités économiques, notamment via des partenariats avec des fournisseurs de SAF et des acteurs de l’industrie aéronautique, renforçant l’attractivité de l’Arabie saoudite comme hub d’innovation.
Un laboratoire au Moyen-Orient pour l’aviation verte
L’aéroport Red Sea International se positionne comme un laboratoire pour l’avenir de l’aviation durable au Moyen-Orient. L’utilisation inédite de 35 % de SAF témoigne de l’engagement saoudien à transformer la logistique aérienne et à faire du projet Red Sea une référence mondiale du tourisme durable. Cependant, des défis subsistent : le coût élevé du SAF et les limites de production à grande échelle pourraient freiner son adoption dans d’autres hubs, comme Riyad ou Djeddah. Si l’Arabie saoudite parvient à sécuriser des approvisionnements durables et à réduire ces coûts, cette initiative pourrait redéfinir les standards de l’aviation régionale face à une demande croissante de voyages aériens.
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