Arabie saoudite : fin du règne des mutawa, un tournant

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En Arabie saoudite, la réduction des pouvoirs des mutawa, la police religieuse wahhabite, marque un tournant historique. Cette réforme initiée par Mohammed ben Salmane brise un pilier du conservatisme, ouvre l’espace social et illustre le bras de fer entre tradition religieuse et modernisation

Pendant des décennies, la police religieuse d’Arabie saoudite, connue sous le nom de mutawa, symbolisait l’autorité du wahhabisme dans l’espace public. Ses agents surveillaient les comportements, contrôlaient la tenue vestimentaire, réprimaient les jeunes et intimidaient les femmes. Leur présence incarnait le poids du conservatisme religieux dans la société saoudienne.

En réduisant drastiquement leurs prérogatives, le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) a brisé l’un des piliers les plus visibles du système wahhabite. Cette décision a eu des effets immédiats : plus de liberté individuelle pour les citoyens, assouplissement des règles sociales, et une image de modernisation adressée à la communauté internationale.

Mais cette réforme n’a pas été sans tensions. Une partie du clergé saoudien, qui voyait dans les mutawa un instrument de son influence, a exprimé des résistances discrètes. Le recul du pouvoir religieux illustre le nouvel équilibre que cherche à imposer MBS : une Arabie saoudite où l’État prime sur les gardiens de l’orthodoxie wahhabite.

La fin du règne des mutawa représente donc un tournant historique. Elle symbolise le basculement entre deux visions de l’Arabie : l’une attachée à la surveillance religieuse stricte, l’autre tournée vers la modernisation et l’ouverture sociale, en ligne avec les objectifs de la Vision 2030.

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