Les programmes scolaires palestiniens continuent de diffuser une idéologie de haine, de violence et de négation de l’autre. Le nouveau rapport 2025-2026 d’IMPACT-se révèle un système éducatif profondément radicalisé, où le martyre, le jihad et l’effacement d’Israël structurent encore l’apprentissage de plus d’un million d’enfants. Aucune réforme n’a été engagée par l’Autorité palestinienne, malgré des engagements répétés auprès de la communauté internationale.
Un curriculum structuré autour de la haine
Ce qui frappe d’abord, ce n’est pas la présence isolée de passages problématiques dans les programmes scolaires 2025-2026. C’est leur cohérence d’ensemble. De l’histoire à la littérature, des études sociales aux sciences, le curriculum construit un récit unique : le conflit est sacré, l’ennemi est absolu, la mort est glorieuse.
IMPACT-se montre que les manuels 2025-2026 violent systématiquement les standards de paix et de tolérance de l’UNESCO. La glorification de la violence, la promotion du martyre, la déshumanisation des Juifs, l’effacement total d’Israël et la suppression des accords de paix ne sont pas des anomalies : ils constituent l’ossature du programme scolaire. Aucune des lignes essentielles pointées depuis des années n’a été retirée.
À six ans, on apprend à mourir : le martyr comme vocabulaire de base
Dans un exercice destiné aux élèves de première année, l’enfant apprend à lire et écrire le mot shahid – « martyr ». L’exemple n’est pas isolé et il est documenté précisément dans le rapport. Choisir ce mot parmi les premiers termes enseignés n’est pas anodin : il s’agit d’introduire tôt l’idée qu’une « belle mort », pour la cause, fait partie de l’horizon normal de l’existence.
À cet âge-là, ailleurs, on apprend « arbre », « maison » ou « soleil ». Ici, on inscrit dans l’imaginaire de l’enfance la figure du mort héroïsé. Ce n’est plus un simple lexique, c’est un projet de société.
Le jihad présenté comme devoir individuel
Plus loin, dans les manuels de religion et d’histoire, le jihad est décrit comme un devoir personnel du croyant, présenté comme le « summum de la foi » et un chemin vers l’honneur et la récompense divine. Le rapport montre comment cette notion est directement reliée au conflit avec Israël : le jihad n’est pas expliqué comme un effort moral ou spirituel, mais comme une lutte armée actuelle.
L’élève n’est plus seulement un enfant qui apprend l’histoire de sa région. Il devient, par le discours même de l’école, un soldat en formation. L’éducation ne prépare pas à la citoyenneté, mais à la mobilisation permanente.
Des terroristes transformés en modèles nationaux
Le cas de Dalal Mughrabi, que le rapport décrit en détail, est emblématique. Responsable d’une attaque qui a coûté la vie à 38 civils israéliens – dont treize enfants –, elle est présentée dans les manuels comme une figure héroïque, un modèle féminin de courage et de sacrifice. Des leçons l’érigent en référence positive pour les élèves, sans mention claire de la nature terroriste de l’attentat ni de ses victimes.
Quand un système éducatif célèbre ainsi l’auteure d’un massacre de civils, il ne se contente pas de réécrire l’histoire. Il envoie un message limpide : tuer des innocents peut être un acte de « résistance » admirable. On n’est plus dans la mémoire d’une lutte, mais dans la légitimation d’un registre d’action.
La déshumanisation du Juif comme pilier doctrinal
Une autre dimension, tout aussi centrale, ressort des analyses d’IMPACT-se : la représentation des Juifs. Dans de nombreux passages, le « Juif » n’est pas un individu, ni même un voisin ou un acteur politique. Il est décrit comme un collectif intrinsèquement négatif, associé à la corruption, au mensonge, à la perfidie, parfois assimilé à des créatures venimeuses.
Ces images s’appuient à la fois sur des motifs religieux classiques et sur des stéréotypes modernes (puissance financière, complots globaux, manipulations médiatiques). On ne critique pas ici un gouvernement ou une politique : on essentialise un peuple tout entier. C’est du carburant pur pour l’antisémitisme, transmis par l’institution la plus légitime qui soit aux yeux d’un enfant : l’école.
Effacer Israël pour effacer la réalité
Sur les cartes utilisées en classe, Israël n’existe pas. Le territoire est désigné comme « Palestine » du fleuve à la mer, sans frontières internationalement reconnues, sans mention des villes israéliennes, sans représentation de l’État juif.
Le rapport montre également que toutes les références aux accords de paix – Oslo, Camp David, Annapolis – ont été progressivement supprimées des manuels récents. Les appels à la coexistence, les textes évoquant une solution négociée, les passages rappelant l’existence de processus de paix ont disparu.
L’élève palestinien ne voit plus la paix comme une option débattue ou trahie. Il ne la voit tout simplement plus.
Quand même les sciences deviennent des armes symboliques
L’endoctrinement ne se limite pas aux matières « politiques ». IMPACT-se recense de nombreux exemples où les mathématiques, la physique ou la biologie sont instrumentalisées pour normaliser la violence. On y trouve des problèmes de mathématiques comptant les « martyrs », des exercices de physique utilisant des pierres lancées avec des frondes comme illustration, des leçons de sciences évoquant des gaz lacrymogènes utilisés contre les Palestiniens.
L’enfant est ainsi invité à manipuler la guerre comme matériau scolaire neutre. L’acte violent devient un objet de calcul, de mesure, d’observation. La frontière entre savoir et militarisation de l’imaginaire s’efface.
Gaza : les versions « abrégées » qui reproduisent la même haine
Après la guerre à Gaza, l’Autorité palestinienne a mis en avant des manuels « abrégés » destinés à l’enseignement en situation de crise. Sur le papier, l’occasion était unique : alléger les programmes, mais aussi expurger les contenus les plus violents. Or le rapport montre que ces versions condensées ne sont qu’une reformulation des mêmes thèmes : jihad, martyre, effacement d’Israël, diabolisation du Juif.
Autrement dit, même lorsque la guerre fournit un prétexte pour adapter les contenus, le choix n’est pas de réduire l’endoctrinement, mais de le diffuser sous un nouveau format.
Abbas, la paix et le mensonge éducatif
C’est ici que le contraste avec le discours diplomatique devient insoutenable. Mahmoud Abbas est présenté comme un « homme de paix » engagé dans une réforme politique. Mais un dirigeant qui refuse d’assainir l’école refuse en réalité de préparer les générations à un avenir différent.
On peut multiplier les annonces de « processus constitutionnel », de « négociations » ou de « reconnaissance » sur la scène internationale : si, dans les salles de classe, on continue d’apprendre que mourir est préférable à vivre avec l’autre, que l’État voisin n’a pas le droit d’exister et que le Juif n’est pas un être humain comme les autres, la politique n’est qu’un décor.
L’éducation n’est pas un volet secondaire du conflit. Elle doit en être l’infrastructure principale. Tant que cette infrastructure repose sur la haine, la paix restera un slogan, pas un projet.
Les exemples les plus révélateurs du rapport IMPACT-se
- Le mot « shahid » enseigné dès la première année
(lecture de base) – p. 22 - Dalal Mughrabi présentée comme héroïne et modèle féminin
– p. 29–33 - Déshumanisation des Juifs
(assimilés à des êtres perfides ou venimeux) – p. 21–22, 129–153 - Cartes effaçant totalement Israël,
territoire présenté « du fleuve à la mer » – p. 149–165 - Jihad défini comme obligation personnelle du croyant
– p. 48–52 - Maths et sciences politisées
(comptage des « martyrs », imagerie de violence) – p. 1–24 - Suppression des références aux accords de paix
(Oslo, Camp David, etc.) – p. 322–353
Annexe : repères de lecture dans le rapport IMPACT-se 2025-2026
Pour les lecteurs et chercheurs souhaitant aller plus loin, voici quelques repères de pages utiles dans le rapport :
- Glorification du martyre
Introduction du terme shahid en première année et célébration du martyre comme idéal moral : voir p. 22 et le bloc p. 39–55. - Jihad comme obligation personnelle
Passages présentant le jihad armé comme devoir individuel lié au conflit avec Israël : bloc p. 48–52 et section thématique dédiée au jihad. - Dalal Mughrabi et le récit héroïque de la violence
Exemples détaillés montrant comment Mughrabi est présentée comme modèle national : p. 29–33. - Déshumanisation et antisémitisme
Analyse des passages décrivant les Juifs comme collectivité immorale, trompeuse ou menaçante, ainsi que des motifs visuels associés : p. 21–22 et p. 129–153. - Effacement d’Israël et irredentisme
Cartes et descriptions géographiques niant l’existence d’Israël, présentant la totalité du territoire comme « Palestine » à libérer : p. 149–165. - Suppression systématique des références à la paix
Retrait progressif des références aux accords de paix et à la coexistence : p. 322–353. - Politisation des sciences et des mathématiques
Exercices de sciences et mathématiques incorporant violence, conflit et figure du « martyr » : p. 24–46.
Conclusion
Le rapport IMPACT-se 2025-2026 ne se contente pas d’énumérer des dérives ponctuelles. Il décrit un système cohérent qui utilise l’école comme vecteur de guerre et non comme instrument de paix. Tant que cette architecture éducative restera intacte, les discours sur la « solution politique » ou sur le « processus de paix » ne seront que des formules creuses.
Si la communauté internationale veut sérieusement œuvrer à la paix, elle devra un jour poser la seule question qui compte : que raconte-t-on chaque matin aux enfants palestiniens ? Car un manuel scolaire, sur la durée, pèse plus lourd que n’importe quel communiqué de presse. Et c’est bien là que se joue, aujourd’hui, l’avenir de cette région.