1947–1948 : pourquoi la guerre était inévitable

Guerre 1948 Israël Pays arabes - Moyen-Orient

1947–1948, ces deux années marquent la naissance de l’État d’Israël et la première guerre israélo-arabe. L’ONU propose un plan de partage, accepté par les Juifs mais rejeté par les dirigeants arabes. Ce choix, dicté par l’idéologie et l’illusion de la force, a transformé un compromis possible en un conflit total. Dès l’origine, la guerre devient inévitable.

L’heure des décisions : novembre 1947

Le 29 novembre 1947, l’ONU vote la résolution 181, prévoyant la partition de la Palestine mandataire en deux États, l’un juif et l’autre arabe, avec un statut international pour Jérusalem.

  • Les Juifs acceptent, malgré des concessions douloureuses : un territoire morcelé, sans continuité géographique, et la perte de Jérusalem.
  • Les Arabes rejettent catégoriquement, dénonçant une « injustice ».

La différence est cruciale : les premiers choisissent de transformer une proposition imparfaite en réalité politique ; les seconds choisissent de refuser toute coexistence. La guerre devient alors inévitable.

Le refus arabe : un mélange d’idéologie et de calculs

L’opposition arabe au plan de partage n’était pas seulement territoriale. Elle était idéologique. Reconnaître un État juif revenait à briser le dogme d’une Palestine exclusivement arabe et musulmane.

La Ligue arabe déclare dès décembre 1947 : « La partition est nulle et non avenue. Nous la rejetons catégoriquement et nous combattrons par tous les moyens. »

Ce refus n’était pas accompagné d’une stratégie constructive. Aucun projet d’État palestinien n’est mis en place. Les élites arabes locales étaient divisées, et les régimes voisins (Égypte, Jordanie, Syrie, Irak) voyaient dans la cause palestinienne un prétexte pour leurs propres ambitions territoriales.

L’illusion de la force : la guerre « facile » qui s’est retournée

À la veille de l’indépendance israélienne (14 mai 1948), les armées arabes entrent en guerre, convaincues d’une victoire rapide.

  • Cinq États arabes (Égypte, Jordanie, Syrie, Irak, Liban) attaquent le nouvel État.
  • Ils pensent affronter une population juive fragile, mal armée, dépendante du soutien occidental.

Mais la réalité est tout autre :

  • La société juive est mobilisée, organisée autour de la Haganah, du Palmach et bientôt de Tsahal.
  • Les survivants de la Shoah apportent une force morale et existentielle.
  • Le commandement israélien, pragmatique, transforme la lutte pour l’existence en moteur d’unité.

Le résultat est sans appel : loin d’être écrasé, Israël consolide son territoire et survit.

Les Palestiniens sacrifiés par leurs « alliés »

La guerre de 1948 n’a pas seulement été une défaite militaire pour les pays arabes : elle a été une catastrophe politique pour les Palestiniens.

Au lieu de favoriser la création de leur État :

  • La Jordanie annexe la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
  • L’Égypte s’empare de Gaza.
  • Les réfugiés palestiniens, loin d’être intégrés, sont enfermés dans des camps, privés de droits, pour servir de levier contre Israël.

Les régimes arabes préféraient instrumentaliser la cause palestinienne plutôt que de lui donner un avenir. Le drame palestinien est donc aussi le fruit du cynisme arabe.

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1948, une leçon fondatrice ignorée

L’échec arabe de 1947–1948 n’était pas seulement militaire. Il révélait une incapacité à choisir le pragmatisme plutôt que le rêve d’anéantissement d’Israël.

En refusant le partage, les dirigeants arabes ont condamné les Palestiniens à rester sans État. En attaquant Israël, ils ont créé un conflit sans fin.

Aujourd’hui encore, cette logique du « tout ou rien » continue d’empoisonner la région :

  • Chaque compromis est vu comme une trahison.
  • Chaque victoire israélienne est perçue comme une humiliation à effacer.
  • Chaque défaite palestinienne est instrumentalisée pour nourrir la haine plutôt que pour bâtir une solution.

Accepter l’histoire pour construire l’avenir

Reconnaître cette responsabilité ne nie pas les souffrances palestiniennes. Mais sans admettre que l’origine du conflit réside dans le refus arabe d’accepter l’existence d’Israël, aucune paix n’est possible.

En 1947, un État palestinien aurait pu voir le jour. En 1948, il aurait pu se construire. Mais les dirigeants arabes ont choisi la guerre. Ils ont perdu, et les Palestiniens ont payé le prix.

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